Une pause à Sucre

Nous voici enfin à Sucre après un trajet en bus qui n’en finit pas. Le bus en Bolivie c’est un véritable chemin de croix ! Chaque distance pour relier une ville se compte à coup de 8 heures minimum. Ajoutez à cela que les bus paraissent avoir 100 ans, comme les routes d’ailleurs et vous aurez une idée du confort de nos voyages. Mais pour vous mettre dans l’ambiance véritable, il faut aussi que l’on vous explique la vie à bord de ces bus ! Les boliviens y sont comme à la maison ! Ils y mangent, téléphonent à tout va, chantent même, écoutent de la musique, y glissent quelques fois leurs poules entre deux sièges et je vous en passe et des meilleures, les bruits et les odeurs suspectes bref, personne n’à l’air d’exister à coté d’eux ! Vous l’aurez compris c’est une aventure hors pair qui méritait quelques lignes de notre part, histoire que vous ressentiez bien l’ambiance…
C’est donc fatigués que nous sommes arrivés à Sucre. Cette ville de taille moyenne se partage le titre de capitale de la Bolivie avec La Paz, cette dernière ayant un rôle plus administratif. Deux capitales pour un pays, allez donc savoir ! Mais c’est aussi le reflet de ce qu’est la Bolivie, à savoir, un gros bordel ! Excusez moi pour la grossièreté, mais je n’ai pas trouvé mieux.
A Sucre, nous avons prévu de nos reposer un peu et d’y rester quelques jours car nous enchaînons depuis début janvier les ¨homestays¨ et les trajets inconfortables à un rythme soutenu et la fatigue commence à s’installer sérieusement. Les enfants, d’ailleurs, pour la première fois, nous ont aussi demandé une pause, nous avons alors décidé de réserver 5 nuits dans un petit appartement sympa, avec 2 chambres et une cuisine, histoire de se préparer de bons petits plats et d’avoir un peu d’espace. Aaaah, l’espace ! Après ce voyage, je peux vous dire que l’on saura apprécier plus que jamais notre chance d’avoir une maison rien que pour nous quatre, c’est un vrai luxe qu’il ne faut pas perdre de vue croyez moi.

En arrivant à Sucre, ce qui frappe c’est l’état de délabrement des maisons qui tapissent le flanc des montagnes, il n’y en a pas une seule qui est crépie ou peinte, elles sont toute rouges, couleur brique.On a l’impression d’arriver dans le chantier géant d’une ville en reconstruction, bref c’est pas très jolie et cela nous inquiète aussi un peu. Pendant 20 minutes, le bus se faufile comme il peut au milieu de ce dédale de rues désorganisées et de zones délabrées . Autour de nous, les immeubles inachevés et les échoppes croulantes forment un spectacle peu réjouissant. Mais qu’est ce qu’on fout dans ce bled ?! Nos regards s’interrogent.
Soudain, au loin, je crois apercevoir la cime d’un clocher blanc aux apparences plutôt charmeuses. Le bus prend alors un virage et se dirige tout droit vers lui, c’est à ce moment là que la ville se drape d’un voile lumineux comme par magie. Les façades des maisons s’illuminent soudainement d’un blanc éclatant comme une bouffée d’air pur. Nous rentrons dans le centre de la vieille ville, le coeur historique qui a été crée par les colonies espagnoles il y a maintenant plusieurs siècles. A la vue des première arcades et des premières églises au style andalou, on a envie de remercier les espagnols pour cette merveilleuse empreinte qu’ils ont laissée ici et qui constitue le seul attrait de cette ville. Car en vérité, il faut le souligner, sans le passage des espagnols, les boliviens auraient eu de piteuses villes, sans aucun charme esthétique et je pèse mes mots.

Le premier jour nous ne sommes pas sortis de l’hôtel, hormis pour faire nos courses. Nous avons profité du soleil dans le joli jardin de l’hôtel, où l’on peut également cuisiner et manger. Les enfants ont passé l’après-midi à faire du tissage de bracelet avec une mamie bolivienne qui vient à l’hôtel proposer ses cours et ses articles à vendre. Ils se sont régalés et ont été d’une patience incroyable malgré le mal de dos au bout de 2h dans une position pas très confortable.

Le lendemain, partis à la découverte du centre ville,  c’est au marché central que nous passerons une bonne partie de la matinée. Ici, les vendeuses, cachées derrière leurs étals, ont toutes la même tenue, une blouse et un chapeau bleu ciel. Le marché est très bien ordonné, on y trouve le coin des pommes de terre, celui des légumes, celui des bananes, celui de la viande rouge, du poulet etc. C’est très différent des marchés dont nous avons l’habitude. Nous prenons beaucoup de plaisir à déambuler dans les allées.

L’après midi, nous partons à la rencontre d’une famille suisse italienne croisée rapidement dans un restaurant lors de notre dernière soirée à Uyuni. Les enfants ayant le même âge, et sachant que nous partions pour la même ville, nous avions échangé nos coordonnées. Nous passerons l’après-midi au parc Simon Bolivar, parc de jeux pour enfants sur le thème des dinosaures, les parents à discuter et les enfants à profiter du toboggan géant.

A quelques km de Sucre, se trouve le parc Cal Orcko, où l’on peut découvrir des traces de dinosaures, qui datent d’il y a 80 millions d’années environ. A cette époque là, il y avait la mer, puis au fil des ans, c’est devenu une falaise bien raide avec les mouvements des plaques tectoniques. On peut y observer des traces de plusieurs espèces de dinosaures. C’est tout de même assez impressionnant, même si Jules a du mal à y croire!! 😉

Les rues de Sucre sont parsemées de nombreuses églises ou couvent, de style andalou, que l’on peut visiter. On y a une très belle vue sur la ville depuis les toits accessibles au public.

Le dernier jour, nous avons retrouvé nos amis suisses italiens à nouveau, à la Recoleta, jolie place avec un mirador depuis lequel on a une très jolie vue sur la ville. Nous y découvrons le superbe musée d’art indigène. Une bolivienne y fait une démonstration de tissage, les tissus sont vraiment superbes et très colorés. C’est une vrai prouesse la manière dont ils font les motifs à la main, en passant leur aiguille dessus dessous les fils violets ou roses. Une pièce d’environ 1m50 sur 1m prend environ 3 mois de travail.

Cette pause nous a fait beaucoup de bien et c’est en avion cette fois-ci que nous rejoindrons notre prochaine étape, la ville de Cochabamba. Oui, entre 30mn d’avion à 80€ pour 4 personnes et 8h heures de bus, le choix a été vite fait! 😉

 

 

5 réflexions sur “Une pause à Sucre

  1. laure romeo dit :

    coucou la famille, Sucre est authentique et j’espère que vous avez repris des forces surtout les loulous. Prenez soins de vous et reposez vous car c’est des vacances aussi votre tour du monde n’est ce pas?
    Je vous embrasse bien fort
    A bientôt

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    • promeo4 dit :

      Salut Laure,
      Oui on reprend des forces surtout qu’on est à La Paz chez des français qui habitent ici et on est aux petits oignons… Trop bien !
      Biz
      Pierre

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